Album : Petits Soleils
Tout là-haut dans les airs de l’infini ciel bleu
Un aigle glisse sur un océan d’azur
Ses ailes déployées, il plane, majestueux,
Et là-bas, tout en bas, ce vieux monde qui perdure
Dans le bien, dans le mal, dans l’amour, dans la haine,
Des secondes trotteuses qui courent après le temps
Il voit des pleurs, des larmes qui n’ont plus de fontaines
Et des fleurs fidèles qui reviennent au printemps.
Des enfants qui se font « analphabétiser »
Par d’étranges bipèdes assoiffés de pouvoir
Des regards de tendresse qui accueillent l’étranger
D’autres ferment les yeux et changent de trottoir.
Dans l’infini ciel bleu un aigle tout là-haut
Plane, majestueux, et là-bas, tout en bas
Une fourmilière humaine, sur la terre, sur les eaux,
Des cœurs battants qui n’ont jamais ouvert les bras
Leurs mères nourricières sont des grands magasins
Et les vaches laitières n’ayant pas la parole
Elles vont comme des moutons suivre le berger malin
Tout en cliquant sur : « Accepter le protocole »
Des rues qui chantent au mois de mai, qui se soulèvent,
De la jeunesse plein les yeux, des idéaux
Pour un monde nouveau, pour des jardins de rêves
Et l’autre con qui sort sa bombe « lacrymo »
Et l’aigle tout là-haut continue de glisser
Sur le velours du ciel, il se plaît à planer
Et contemple ce vieux monde, là-bas, tout en bas
Ouvrant ses ailes comme le sage ouvre les bras
Si tout le monde voyait ce vieux monde d’en haut
Peut-être les rivières seraient beaucoup plus claires
Ô l’aigle, prends-nous sous ton aile, bien au chaud
Qu’on voit ce que nous sommes : tout petit sur la terre.