Album : Petits Soleils

Dormez tranquilles braves mortels,
Le monde va bien, le monde va très bien…

La chaussée sera nettoyée
Les feuilles mortes seront soufflées
Les panneaux solaires installés
Sur les factures des prolétaires
Un cyclone va balayer
Les bidonvilles programmés
De la place pour les super marchés
L’pays où la mort est moins chère

Le père noël qui va descendre
Et sortir par les convecteurs
A minuit du 24 décembre
Oui, c’est bien lui, n’ayez pas peur !
Avec des soldes comme il se doit
Et d’la promo in the rectum
Dans sa hotte des jouets chinois
Qui s’foutent pas mal des droits de l’homme !

Faut se lever tous les matins
Ça marque mieux que de s’lever
Dans la rue contre ces putains
De proxénètes qui font crever
La triste Gaya toute en pleurs
Les rivières qui versent des larmes
Va leur parler de petites fleurs
Ils te répondront par des armes

Et ces milliers de faux sourires
Qui leur chatouillent l’ombilical
Crois-moi copain, ça les fait jouir
Toutes ces courbettes à deux balles
Des caissières jeunes mamans
Pour vous le dimanche matin
Tant qu’on n’est pas une maman
On trouve ça vraiment très bien !

L’éternité ça sert à quoi 
Le long du canal Saint Martin
Quand tout est paisible avec toi
Et qu’on se fout de l’incertain
Un jour complices, un autre non
Les mains se serrent plus ou moins fort
Mais vastes sont les horizons
Pour réveiller ton cœur qui dort…
Et tu ne prendras plus le tram
Pour aller trimer au bureau
Bonjour monsieur, bonsoir madame !
Sourire coincé dans les boyaux
Des quintes de toux te feront cracher
Tes vieilles routines en postillons
Toi qui croyais, toi qui croyais
Aux ancestrales illusions !

Alors… quand les croyances cesseront de croire qu’il est indispensable de gesticuler dans tous les sens pour s’assurer que l’on existe vraiment… Alors, alors…

Les fontaines déborderont
D’eau pure et de claire lumière
Sur les chemins nous partirons
Avec des rêves en bandoulière
Prendre un café sur la terrasse
Sous les étoiles de l’été
Saluer le vieil homme qui passe
Et lui parler et l’écouter…

Et les sources rejailliront
De nos poitrines et de nos cœurs
Tandis que vous tournez en rond
Autour d’un hippodrome menteur
Ce jour là la vie changera
La terre n’en fera qu’à sa tête
Jouez les orgues l’hymne à la joie
Et consolez notre planète !

Au son des flûtes traversières
Magiques dans l’infini silence
Suivant le cours de la rivière
Avec ses hanches qui se balancent
Toi et moi nous nous en irons
En quête de soleil levant
Et nos cœurs battant chanteront
En chœur à la gloire du vivant !