Album : Matins de Bonheur
Poème de Mireille Huber-Deléage
Allongée au soleil sur le sable brûlant,
Cette Eve à demi nue attise la colère
De ceux que la beauté gène en les affolant :
Aphrodite est paisible… et c’est mieux que la guerre !
Ils grattent leur guitare à l’ombre de la nuit,
En volant des chansons aux accents de trouvère ;
Ils offrent aux passants un opéra gratuit :
Leur musique est paisible… et c’est mieux que la guerre !
Elles pensent aux chats bien plus qu’à leurs voisins,
Ces veuves de quartier que l’ennuie désespère ;
Elles vont les nourrir à l’abri des fusains :
Leur tendresse est paisible… et c’est mieux que la guerre !
La balle de tennis joue à saute-mouton
Et claque sur des murs qui cachent la misère.
Les enfants de la rue ont des regards fripons :
Leur bonheur est paisible… et c’est mieux que la guerre !
Ils sont jeunes et beaux, ces garçons amoureux,
Ils bravent l’interdit sous le regard sévère
Des donneurs de leçons aux gestes doucereux :
Leur amour est paisible… et c’est mieux que la guerre !