J’ai rêvé de vous Jordanne
Vous alliez par les chemins
Sur les terres occitanes
En ces temps où le malin
Était l’envoyé de Rome
Avec son Dieu en armure
Faisant la chasse aux Bons Hommes
Vêtus de robes de bure

Je me souviens ô Jordanne
Vous alliez par les chemins
Par les plaines les montagnes
Tendre la main aux humains
Et vous étiez Bonne Dame
Traquée par la sainte église
Avec sa croix qui condamne
Qui punit qui terrorise.

Et vous étiez tolérance
Bonshommes et Bonnes Dames
Et pour cette différence
On vous jetait dans les flammes…
Vous alliez dame Jordanne
De chaumières en chaumières
Sur les terres occitanes
Donner de votre lumière

Mais un jour dans un village
En allant à la fontaine
Laver votre doux visage
Quand retentit le bruit des chaînes
Suivez-nous Dame Jordanne
Vous serez, vous et vos frères
Par des soldats en soutanes
Jugée au nom du saint Père

Vos sœurs et frères de cœur
Refusèrent d’abjurer
Et dirent aux inquisiteurs :
Nous irons sur le bûcher !
Quant à vous Dame Jordanne
Vous avez choisi la vie
Et pour échapper aux flammes
Votre langue leur a dit oui !

Oui aux évêques de Rome
Qui font Dieu à leur image
Pour tenir en laisse les hommes
Et en faire un élevage
Qu’ils élèvent dans la bêtise
Depuis plus de deux mille ans
Ce malin qu’ils catéchisent
A nos enfants innocents.

Entre la vie et les flammes
Vous choisîtes de mentir
Est-ce une faute Dame Jordanne
Vous juger serait vous salir.