Dans une rue de notre village
Y a un poète un jardinier
Un peu rustique un peu sauvage
Qui n’arrête pas de rouméguer
Il sa ballade sous nos fenêtres
A demi jour à demi brume
Parfois on le voit apparaître
Comme un Pierrot rêveur de lune
On dit bonjour à la mamé
Elle n’entend rien elle va au pain
On dit bonjour au jardinier
Lui il entend c’est un frangin
Sa musique c’est les oiseaux
Et sa farine c’est la terre
On palabre dans nos sabots
De tout de rien et de rivières
Refrain :
Dans notre village des hauts cantons
On vit d’jardins et de chansons
Le soir devant la cheminée
On se retrouve à la veillée
Avec un noble bras d’honneur
A la moderne société
‘vec nos sentiments les meilleurs
On chante merde tous en chœur
Au nucléaire à la télé
Avec sa 104 pourave
Il s’arrête parfois au caveau
En échange d’une betterave
Il se fait payer l’apéro
Après l’avoir un peu goûté
Il dit que le vin qu’on lui sert
Il est pas bon qu’il a tourné
Au bout du quatorzième verre
Le jour de la Saint Valentin
C’est pas une rose d’Inter Flora
Mais un chou fleur de son jardin
A sa compagne qu’il l’offrira
L’Super Market of « love business »
S’en fout pas mal notr’ jardinier
Dans son chou fleur y a d’la tendresse
Mais pas un cœur urbanisé
Loin de la ville et des cités
Des maux de têtes et des cach’tons
Loin de leur bouffe ionisée
Loin des hormones et du prion
Chers promoteurs chers curetons
Vous pourriez bien coloniser
Et nos jardins et nos chansons
Mais nos idées non ça jamais
Et nos enfants ils marchent pieds nus
Tranquilles sur la terre sacrée
Ça fait pas propre c’est défendu
Et ils sont même pas vaccinés
En tout cas un’ chose est certaine
Ils s’ront toujours mieux vaccinés
Contre la connerie humaine
Que certains hommes civilisés