Ce soir Pierrot il dort chez moi

Ben, c’est comm’ ça je suis content

Tranquille devant le feu de bois

Pierrot il dort comme un enfant,

Comme un enfant qui prend le temps

De rêver de ronfler aux étoiles

Pierrot ce soir a mis les voiles

Et navigue sur l’océan.

Pierrot le jour il vit en marge

Il en a marre de tous ces barges

Qui mènent avec leurs gouvernails

Le peuple comme du bétail.

Deux mille quoi, deux mille rien

Vaut mieux dormir comme un gamin

C’est ce qui chantonne en rêvant

C’est ce qui ronronne en dormant.

Demain Pierrot il s’ra vivant

Bien plus vivant qu’les p’tits bourgeois

Il s’ra debout bien avant toi

Et s’en ira cheveux au vent,

Dans sa cité y a des rochers

Qui lui racontent des histoires

De p’tits lutins de farfadets

Que plus personne ne veut croire,

Dans sa cité y a des oiseaux

Qui chantent le chêne et le roseau

Avec des loups tellement gentils

Qui dorment avec les p’tites souris.

Bien sûr plus personne n’veut y croire

A ces histoires de la forêt

Alors Pierrot il en a marre

Et rentre chez lui dans sa cité.

Deux mille quoi ? Deux milli rien

Mon camarade le soleil

Dis-nous quand c’est que tu reviens

Pour décrasser toutes ces oreilles,

Toutes ces oreilles fermées

Au chant de l’arbre et de l’oiseau

Toutes ces oreilles polluées

Par les mensonges de nos aînés.

C’est pour cela petit bourgeois

Qu’y a des Pierrot qui vivent en marge,

Ils en ont marre de tous ces barges

Qui n’pensent qu’à leur petit moi.

Voilà Pierrot il est parti

Dans sa cité, dans son pays

Où y a encore de belles histoires

Que plus personne ne veut croire.

Voilà, maintenant y a plus personne

Le jour se lève, le téléphone

Ne sonnera pas, j’ai débranché…

Bonjour à tous, j’vais me coucher.